Le chef des parquets de l’ordre judiciaire en République démocratique du Congo a annoncé mercredi que plusieurs personnes ont été interpellées et entendues dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du député d’opposition Cherubin Okende, retrouvé mort jeudi dernier dans sa voiture sur une grande avenue de Kinshasa.
La veille de la découverte de son corps au volant de sa voiture, Cherubin Okende avait été enlevé sur un parking de la cour constitutionnelle où il était attendu par un juge, selon le récit de ses proches et du parti Ensemble pour la République dont il était porte-parole.
« je vous avais dit que nous avions entre nos mains son garde du corps, qui est un proche et qui est pour nous le premier suspect », a déclaré lors d’un point de presse Firmin Mvonde, procureur général près la Cour de cassation.
« Ce suspect nous a fait beaucoup de déclarations qui ne sont pas constantes », a-t-il ajouté. Le chauffeur de l’ex-ministre des Transports assassiné est également entendu, ainsi que « d’autres personnes », a encore indiqué le procureur précisant que les magistrats de son offices confrontent les personnes interpellées.
Pour les enquêtes, le procureur a déclaré avoir requis « la police scientifique, des experts en cybercriminalité, télécommunication cellulaire, et médecine légale »
Selon la police scientifique, a rapporté le procureur, la balle qui a traversé la tête de Chérubin Okende a été tirée de l’intérieur du véhicule. Le tir est parti de l’arme laissée dans le même véhicule par le garde du corps avant la disparition du député.
Le gouvernement avait indiqué vendredi avoir sollicité l’expertise belge et sud-africaine.
Le procureur Mvonde a confirmé être « en contact » avec les experts « qui doivent venir de la Belgique, avec ceux de la mission de l’ONU en République démocratique du Congo (MONUSCO)
« Il y a aussi ceux de l’Afrique du Sud et de la France qui sont attendus », a-t-il ajouté.
L’autopsie n’a pas encore été pratiquée en attente du déploiement de ces experts étrangers pour des « résultats consolidés » et « plus objectifs possible ».
Des personnalités politiques et des diplomates avec la famille du défunt ont pris part à une messe en sa mémoire à la cathédrale Notre-Dame du Congo. Le célébrant, le cardinal Fridolin Ambongo a appelé à une « enquête juste, objective et impartiale ».
Ces meurtres « ne sont pas des actes spontanés, ce sont des actes réfléchis, planifiés et exécutés conformément à une volonté qui a été arrêtée », selon le prélat.
Okende avait démissionné de son poste de ministre des Transports et voies de communication en décembre en guise de loyauté à son leader, Moïse Katumbi qui venait d’annoncer le retrait de son parti de la coalition au pouvoir.
De nombreuses personnalités d’opposition ont dénoncé un « assassinat politique » à 5 mois des élections générales.
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