Exécutions des migrants : l’Éthiopie lance une enquête conjointe avec l’Arabie saoudite

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Suite à la publication d’un rapport de Human Rights Watch, l’Ethiopie a annoncé ce mardi 22 août le lancement d’investigations pour faire la lumière sur les accusations de massacre à la frontière saoudienne avec le Yémen.

Près de 750 000 Éthiopiens vivent et travaillent en Arabie saoudite. Beaucoup émigrent pour des raisons économiques, et un certain nombre d’entre eux ont fui en raison des graves violations des droits de l’homme commises en Éthiopie, notamment lors du récent et brutal conflit armé dans le nord du pays.Dans un rapport de 73 pages publié lundi, Human Rights Watch accuse les gardes saoudiens postés le long de la frontière avec le Yémen d’attaques « généralisées et systématiques » contre les migrants, qui empruntent des pistes montagneuses isolées pour franchir la frontière à pied.

L’Union européenne, par la voix d’un porte-parole du chef de la diplomatie Josep Borrell, a salué cette annonce. La France a appelé les Saoudiens à conduire une enquête transparente sur ces allégations.

Riyad conteste les accusations. Une source gouvernementale a déclaré lundi à l’AFP que ces accusations sont infondées et ne reposent pas sur des sources fiables.

Le gouvernement américain et les Nations unies ont également demandé une enquête approfondie. En 2022, des représentants de l’ONU ont affirmé que les gardes-frontières saoudiens tuaient systématiquement les migrants l’année dernière, une accusation que les autorités saoudiennes ont fermement démentie.

La route migratoire qui part de la Corne de l’Afrique, traverse le golfe d’Aden, le Yémen et l’Arabie saoudite — l’un des pays les plus riches du monde arabe — est un couloir bien établi pour les migrants éthiopiens.

Etienne Zyran