L’Autorité nationale des élections (ANE) a annoncé ce lundi que le projet de nouvelle constitution, visant à permettre au président de la Centrafrique, Faustin-Archange Touadéra, de se présenter pour un nouveau mandat en 2025, avait été largement approuvé par référendum.
Lors du scrutin du 30 juillet, les électeurs ont exprimé leur soutien à hauteur de 95,27 % en faveur du projet, tandis que 4,73 % se sont prononcés contre. Le président de l’ANE, Mathias Morouba, a déclaré que la participation avait atteint 61,10 %.
Ces résultats « provisoires » doivent être entérinés par la Cour constitutionnelle, qui proclamera les résultats définitifs le 27 août.
Après sa victoire aux élections de 2016, Faustin-Archange Touadéra a été réélu en 2020. Grâce à cette nouvelle loi fondamentale éliminant la limite du nombre de mandats présidentiels et prolongeant leur durée de cinq à sept ans, aucun obstacle n’entrave désormais le chemin du chef de l’État âgé de 66 ans pour se porter candidat à la présidence une troisième fois en 2025. En cas de réélection, il pourrait diriger ce pays de 5,4 millions d’habitants pendant 16 années.
Secourue par le groupe Wagner
La République centrafricaine a été le théâtre d’une guerre civile meurtrière déclenchée en 2013, lorsque l’alliance rebelle à prédominance musulmane, la Séléka, a renversé le président François Bozizé. Celui-ci a mobilisé les milices d’autodéfense majoritairement chrétiennes et animistes, connues sous le nom d’anti-balakas, pour tenter de reprendre le pouvoir dans un pays où 71 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.
Des milliers de civils ont été massacrés jusqu’au point culminant de la guerre en 2016, et malgré la présence d’une importante force de maintien de la paix des Casques bleus, l’ONU a accusé à la fois la Séléka et les anti-balakas de crimes contre l’humanité.
En 2020, les groupes rebelles les plus puissants, qui contrôlaient alors plus des deux tiers du territoire, se sont unis pour lancer une vaste offensive sur Bangui.
Pour faire face à cette situation, Faustin Archange Touadéra a fait appel à Moscou ainsi qu’à des soldats rwandais pour renforcer son armée affaiblie. Des centaines de mercenaires de la société paramilitaire Wagner ont été déployés en renfort, rejoignant ainsi les centaines d’autres déjà présents depuis 2018.
Ces actions ont permis de sauver le régime en place et de repousser les rebelles de la majeure partie des territoires qu’ils occupaient. Ces derniers mènent désormais des opérations de guérilla.