Le ministre de l’Énergie, des Mines et des Carrières du Burkina Faso, Yacouba Gouba, a annoncé la suspension immédiate des exportations d’or et d’autres substances précieuses issues de la production artisanale et semi-mécanisée. Cette décision vise à assainir le secteur, organiser la commercialisation de l’or, et lutter contre l’exportation illégale qui prive les caisses publiques de revenus importants et alimente l’insécurité dans la région.
Pendant la période de suspension, les mineurs qui souhaitent exporter leur production pourront le faire en vendant leur or à la Société Nationale des Substances Précieuses (SONASP), bien que le prix de vente ne soit pas spécifié dans le communiqué officiel.
La mesure intervient alors qu’une part significative de la production artisanale d’or au Burkina Faso, ainsi que dans d’autres pays africains producteurs d’or, est exportée illégalement. Cette exportation non réglementée prive les gouvernements de revenus importants et contribue à l’insécurité en finançant des groupes extrémistes.
Le rapport de la CEDEAO publié récemment souligne que les groupes armés au Sahel imposent des taxes sur l’or extrait par les mineurs artisanaux ou s’impliquent directement dans cette activité. Pour lutter contre cette situation, le rapport encourage les autorités régionales à formaliser l’exploitation minière artisanale en créant des coopératives et des zones officielles d’exploitation de gisements d’or, dans le but de libérer le secteur de l’emprise des réseaux du crime organisé.
Rita Nembi